TERRES DE FEU
On ne saurait mieux dire.
La forêt amazonienne brûle, au Chili on tire sur la foule et au Mexique les narcos ont pris le pouvoir, jusqu’à faire libérer par l’Etat le fils « Del Chapo », le chef du sanglant cartel de Sinaloa.
Bonne pioche, une nouvelle fois, pour les organisateurs du festival du film d’histoire de Pessac, consacré à l’Amérique Latine.
En septembre 2018 le musée national du Brésil est détruit par un incendie. Une souscription lancée pour le reconstruire ne donne rien tandis que les donateurs affluent pour Notre Dame de Paris.
En Bolivie, en quelques heures, le Président en exercice gagne un pourcentage de voix nécessaire pour être élu au 1er tour.
Au Chili, l’augmentation du prix des transports transforme un peuple en gilets jaunes. Les « Chicago boys » qui conseillaient sans état d’âme le dictateur Pinochet ont fait des émules. Le Président actuel, Sebastian Pinera, poursuit la politique antisociale de son prédécesseur des années 70. L’histoire se répète. De Trump à Macron, en passant par Bolsonaro, les vieilles recettes du libéralisme ne cessent d’inspirer les gouvernants.
En Amérique Latine, les dictatures des années 70 ont laissé la place à des régimes démocratiques…qui continuent de profiter au plus riches.
Avec une grande liberté de ton, avec constance et courage, les réalisateurs latino-américains n’ont cessé depuis des décennies d’ausculter et de renseigner les multiples facettes de leur continent. C’est une belle initiative que de leur rendre hommage.
Ainsi, de Glauber Rocha à Kleber Mendonça Filho, l’exploration du Brésil du Nordeste se poursuit. Avec Patricio Guzman « La bataille du Chili » se prolonge. On pourra suivre le futur Guevara en vadrouille (« Carnets de voyage » de W Salles), s’émouvoir du « Courage du peuple » avec les mineurs de Bolivie de J Sanjinès, et celui des Guarani, peuple premier mais oubli (« La terre des hommes rouges » de M Béchis).
Les rencontres et débats couvriront un large spectre de réflexions. Evangélisation et massacre de masse, histoire de la Bolivie, du Nicaragua, de la Colombie ; Amérique latine en crise ; Argentine et « réfugiés » nazis, le foot brésilien ; qui est « propriétaire » de l’Amazonie…pour ne citer que quelques pistes.
Jean-Paul Chaumeil
